Huit syndicats et guildes importants envoient une lettre à Téléfilm concernant les investissements continus de l'agence dans des projets qui refusent de signer ou de respecter les conventions collectives.
Toronto - Dans une lettre envoyée aujourd'hui (cliquez pour le PDF), une coalition de huit grands syndicats et guildes - groupes représentant plus de 87 000 scénaristes, réalisateurs, interprètes, artistes et membres de l'équipe du cinéma et de la télévision canadiens - a demandé à Téléfilm Canada de cesser de financer les productions qui refusent de signer des conventions collectives ou qui ne respectent pas les normes minimales, laissant ainsi les professionnels de l'industrie créative sans protection.
À deux reprises, le 11 juillet et le 5 novembre, les syndicats et guildes énumérés ci-dessous ont rencontré, de leur propre initiative, des représentants de la direction de Téléfilm Canada. Ces huit groupes ont demandé à l'agence d'adopter la même politique que celle déjà en place au Fonds des médias du Canada, exigeant que les productions financées par Téléfilm demeurent en règle avec les syndicats et guildes de l'industrie, et ne financent plus les productions qui refusent catégoriquement de signer des conventions collectives.
Le 31 octobre, Téléfilm a publié une mise à jour des principes directeurs des programmes de production sans tenir compte de ces préoccupations et a indiqué qu'il n'y aurait pas de tels changements pour l'exercice 2025-2026. Le 5 novembre, les représentants de Téléfilm ont réitéré cette position.
Les huit groupes réagissent à la décision de Téléfilm aujourd'hui (Lettre complète):
"Contrairement au Fonds des médias du Canada (FMC) qui a déjà fait un pas en avant, Téléfilm refuse d'adopter une formulation exigeant que les sociétés soient "en règle avec toutes les associations et guildes de talents et de l'industrie".
En outre, Téléfilm continue d'investir dans des productions qui refusent catégoriquement de signer des conventions collectives ou qui n'ont pas respecté ces conventions, alors qu'elle ne dispose pas de protections ou de normes équivalentes pour les travailleurs de la production. Ces politiques d'investissement laxistes s'appliquent même aux productions à gros budget pour lesquelles la signature d'accords industriels existants est depuis longtemps la norme. Ces pratiques problématiques sapent l'ensemble de l'écosystème de la production au Canada, laissant les professionnels de l'industrie créative non représentés et non protégés.
"Téléfilm a le pouvoir d'adopter aujourd'hui des mesures simples pour protéger les travailleurs du cinéma et de la télévision canadiens ainsi que les investissements des contribuables dans ces projets. Cette politique offre une certaine souplesse pour traiter des productions de différentes envergures. Elle n'entraîne aucun nouveau coût pour l'agence. Et pourtant, Téléfilm n'a toujours pas agi.
La lettre poursuit en disant
"Toutes nos organisations sont fermement convaincues que l'argent des contribuables ne devrait pas servir à financer des productions qui refusent de signer des contrats équitables ou de respecter des normes minimales, laissant les professionnels de l'industrie créative à la fois non représentés et non protégés. La décision de Téléfilm d'invoquer le droit du travail et le jargon bureaucratique pour renvoyer cette question aux calendes grecques est inacceptable.
"Nous demandons à Téléfilm de réviser les principes directeurs de ses programmes de production à temps pour son assemblée publique annuelle du 28 novembre. Les principes directeurs devraient être modifiés pour s'assurer qu'à partir de 2025-2026, chaque production financée demeure en règle avec tous les syndicats et guildes applicables et soit tenue de signer des ententes collectives ou individuelles garantissant des normes de travail minimales.
La lettre adressée à Téléfilm a été signée par Alliance of Canadian Cinema, Television and Radio Artists (ACTRA), Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ), Guilde des réalisateurs du Canada (DGC), International Alliance of Theatrical Stage Employees (IATSE), NABET 700-M UNIFOR, Société des auteur.e.trice.s de radio, télévision et cinéma (SARTEC), L'Union des Artistes (UDA), Writers Guild of Canada (WGC).
Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ)
"Téléfilm est souvent un exemple lorsqu'il s'agit de mettre en œuvre des politiques sociales telles que la promotion de l'égalité des genres et de la diversité. Pourquoi ne pourrait-il pas être exemplaire en veillant à ce que les travailleurs culturels bénéficient de normes de travail minimales ?
-Gabriel Pelletier, Président, Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ)
Guilde des réalisateurs du Canada (GCR)
"Téléfilm investit l'argent des contribuables dans ces projets. Les professionnels expérimentés de la création comme nos membres sont les bottes sur le terrain pour s'assurer que l'argent est bien dépensé, et non mal dépensé. L'argent des contribuables ne devrait pas aller à des productions qui refusent de signer des contrats équitables, laissant les acteurs, l'équipe et les créateurs sans protection.
-Dave Forget, directeur exécutif national, Guilde canadienne des réalisateurs (GCR)
Alliance internationale des employés de scène (IATSE)
"En tant que bailleur de fonds publics, Téléfilm a la responsabilité de s'assurer que les bénéficiaires de ces fonds agissent de façon équitable et éthique. Nous sommes heureux de constater qu'ils semblent prendre cette responsabilité au sérieux et nous leur demandons d'agir rapidement afin que les travailleurs canadiens travaillant sur des productions financées par Téléfilm bénéficient d'une certaine protection à l'avenir.
John M. Lewis, vice-président international et directeur des affaires canadiennes, International Alliance of Theatrical Stage Employees (IATSE)
NABET 700-M UNIFOR
"En tant que syndicats et guildes représentant les travailleurs talentueux de l'industrie cinématographique canadienne, nous sommes déterminés à faire en sorte que tous les travailleurs soient traités avec l'équité et le respect qu'ils méritent. Notre partenariat avec Téléfilm et les producteurs en règle est essentiel pour façonner un avenir durable et équitable pour le cinéma canadien. Il est essentiel que Téléfilm continue de respecter les normes les plus élevées de l'industrie en matière de pratiques de travail, en veillant à ce que les fonds qu'elle alloue soutiennent non seulement la vision créative, mais aussi les personnes qui rendent cette vision possible. Nous travaillons ensemble pour nous assurer que Téléfilm partage cette vision d'une industrie juste et prospère."
Ryan Pogue - Président, Nabet 700-M Unifor
Société des auteur.e.trice.s de radio, télévision et cinéma (SARTEC)
"Il est plus qu'urgent que Téléfilm Canada s'assure que les fonds publics investis dans les productions audiovisuelles sont utilisés de façon responsable, comme c'est le cas pour d'autres organismes publics dans de nombreuses industries à travers le Canada. Pourrait-on imaginer que le Canada investisse des fonds dans des projets de travaux publics où les gens de métier seraient payés en dessous des minimums négociés ?
-Laurent Dubois, directeur général de la Société des auteur.e.trice.s de radio, télévision et cinéma (SARTEC)
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Médias
ARRQ - Véroushka Eugène, responsable de la communication et des événements, veroushka@arrq.quebec
DGC- Ian Gillespie - Directeur de la communication, igillespie@dgc.ca
IATSE - Krista Hurdon, représentante internationale, khurdon@iatse.net
SARTEC - Isabelle Desmarais, conseillère en communication, 514.602.0977, Idesmarais@sartec.qc.ca
WGC- Lisa Blanchette, Communications, 437-871-3367, l.blanchette@wgc.ca