(Ottawa) Selon les résultats d'une enquête publiés aujourd'hui par le mouvement syndical et l'Université Western, la violence familiale suit les gens au travail, a un impact important sur le rendement et entraîne dans certains cas une perte d'emploi.
Menée par le Centre de recherche et d'éducation sur la violence envers les femmes et les enfants (CREVAWC) de l'université Western en partenariat avec le Congrès du travail du Canada, cette enquête novatrice a demandé à 8 429 travailleurs s'ils avaient été victimes de violence domestique. Un tiers d'entre eux ont répondu par l'affirmative. Parmi eux, 82% ont déclaré que la violence avait eu des répercussions négatives sur leur rendement au travail. Près de 40% ont déclaré que cela les empêchait de se rendre au travail, et pour près de 10%, cela signifiait la perte de leur emploi. Plus de la moitié ont déclaré que la violence s'est poursuivie sur le lieu de travail ou à proximité sous la forme de courriels, d'appels et de textos de harcèlement, ou de harcèlement et de violence physique.
Une survivante a déclaré qu'elle a caché ou inventé des excuses pour ses bleus pendant des années, ne sachant pas si ses collègues la soutiendraient si elle leur disait la vérité.
"Je vivais dans un état de peur constant, craignant qu'en parler à qui que ce soit ne ferait que le rendre encore plus violent", a déclaré Melissa Corbeil. "Finalement, j'ai eu de la chance, car mes collègues et mon patron m'ont soutenue, mais ce n'est pas toujours le cas."
"Nous avons été surpris d'apprendre à quel point la violence domestique suit les gens au travail", a déclaré Barb MacQuarrie, directrice communautaire du CREVAWC. "Ces résultats montrent qu'il est urgent que les syndicats, les employeurs et les gouvernements à tous les niveaux prennent des mesures pour que des personnes comme Melissa puissent trouver le soutien dont elles ont besoin sur leur lieu de travail", a-t-elle ajouté.
"Nous redoublerons d'efforts pour négocier des mesures de soutien - comme le congé payé pour violence domestique - dans les conventions collectives, et nous veillerons à ce que les représentants syndicaux soient formés pour offrir le bon type de soutien sur le lieu de travail", a déclaré Hassan Yussuff, président du CTC.
M. Yussuff a déclaré que le CTC a demandé à rencontrer la ministre fédérale du Travail, Kellie Leitch, pour discuter des résultats de l'enquête.
"Nous avons demandé au ministre de collaborer avec nous pour organiser une table ronde réunissant les syndicats, les employeurs et le gouvernement, afin de discuter de véritables solutions en milieu de travail, pour que des personnes comme Melissa obtiennent l'aide dont elles ont besoin", a déclaré M. Yussuff.
Melissa raconte une partie de son histoire dans une vidéo YouTube produite par le CTC pour attirer l'attention sur l'enquête, en ligne à domesticviolenceatwork.ca.
Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec le service des communications de la SIC : Kerry Pither, au 613-294-2203, kpither@clc-ctc.ca ou Chantal St-Denis, au 613-355-1962, cstdenis@clc-ctc.ca.
[Communiqué de presse original du CLC].
