Huit grands syndicats et guildes interrogent Téléfilm lors de l'assemblée publique annuelle sur l'investissement dans des projets qui ne signent pas ou ne respectent pas les conventions collectives.
Toronto - Les syndicats et guildes représentant plus de 87 000 scénaristes, réalisateurs, interprètes, artistes et membres de l'équipe du cinéma et de la télévision canadiens se sont réunis aujourd'hui pour former FAIR, l'Alliance du cinéma et de la télévision pour la responsabilité de l'industrie. Cette nouvelle coalition a pour objectif de garantir une politique industrielle responsable et une utilisation responsable de l'argent des contribuables.
Les membres de FAIR ont demandé à Téléfilm d'exiger l'application de normes minimales équitables par le biais de conventions collectives pour les professionnels de la création travaillant dans le cinéma canadien en adoptant la politique déjà en place au Fonds des médias du Canada (FMC) qui exige que les producteurs restent en règle avec les syndicats et les guildes de l'industrie et qu'ils cessent d'investir dans des productions qui ne signent pas de conventions collectives. Ces changements laisseraient en place toutes les politiques et tous les programmes des syndicats et des guildes pour accommoder les productions à plus petit budget, mais exigeraient que les productions plus importantes respectent leurs obligations envers l'ensemble de l'industrie et de la communauté du cinéma et de la télévision.
Aujourd'hui, lors de l'assemblée publique annuelle de Téléfilm, ces syndicats et guildes ont posé la question suivante à l'agence cinématographique canadienne :
"Un grand nombre de grandes productions refusent de signer des conventions collectives avec les organisations représentant les travailleurs du cinéma et de la télévision, ce qui laisse les travailleurs sans protection. Si Téléfilm n'exige pas que les sociétés de production restent en règle avec les syndicats et les guildes, quel est son plan pour obliger les sociétés de production à rendre des comptes ?
La présidente de Téléfilm, Julie Roy, a répondu :
"Je tiens tout d'abord à souligner l'importance de conditions de travail équitables. En tant qu'investisseur dans les industries créatives du Canada, Téléfilm s'engage à soutenir un écosystème sain qui prospère dans une culture d'intégrité, de dignité et de respect mutuel. Téléfilm est en discussion avec les syndicats et les guildes sur ces questions, et nous explorons comment nous pouvons contribuer à trouver des solutions durables dans ce domaine.
Sans contrats équitables, les professionnels de la création qui font fonctionner cette industrie n'ont ni défenseurs ni garanties en ce qui concerne la rémunération équitable, le paiement en temps opportun, le développement des talents, la diversité, la santé et la sécurité des travailleurs, les protections sur le lieu de travail, les prestations de santé et de retraite, les normes de durabilité ou la protection des droits de la création. En tant qu'institution publique, nous pensons que Téléfilm a une obligation envers les membres de l'industrie, les contribuables et le public de promouvoir et de défendre chacun de ces objectifs.
Actuellement, un nombre alarmant de grandes productions bénéficiant de l'argent du contribuable laissent les professionnels du cinéma et de la télévision sans protection. Même pour les productions dont le budget est supérieur à $5 millions, 27% ne signent toujours pas d'accords.
- 65% des productions dont le budget est inférieur à $1 million signent avec seulement la moitié, ou moins, des syndicats et guildes concernés.
- 31% des productions dont le budget est compris entre $1 et $5 millions signent avec seulement la moitié, ou moins, des syndicats et guildes concernés.
- 27% des productions dont le budget est supérieur à $5 millions signent avec seulement la moitié, ou moins, des syndicats et guildes concernés.
Les membres de FAIR sont Alliance of Canadian Cinema, Television and Radio Artists (ACTRA), Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ), Guilde des réalisateurs du Canada (DGC), International Alliance of Theatrical Stage Employees (IATSE), NABET 700-M UNIFOR, Société des auteur.e.trice.s de radio, télévision et cinéma (SARTEC), L'Union des Artistes (UDA), Writers Guild of Canada (WGC).
Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ)
"Une solution adéquate et proactive consisterait à s'assurer, avant même d'accorder un financement, que des conditions de travail minimales seront appliquées par les productions".
-Mylène Cyr, directrice générale de l'ARRQ
Guilde des réalisateurs du Canada (GCR)
Chaque année, Téléfilm reçoit plus de projets présentés par des équipes créatives talentueuses que l'agence ne peut en financer, alors pourquoi choisir d'investir l'argent des contribuables dans des projets qui ne garantissent même pas des salaires et des conditions de travail équitables à leurs propres employés ?
-Dave Forget, directeur exécutif, DGC
Alliance internationale des employés de scène (IATSE)
"Téléfilm et les syndicats ont des objectifs communs : veiller à ce que les travailleurs soient traités équitablement et que les fonds publics soient utilisés de manière responsable. Nous demandons simplement à Téléfilm d'inscrire ces objectifs dans son processus, et de le faire dans les mois à venir, plutôt que dans les années à venir".
John M. Lewis, vice-président international et directeur des affaires canadiennes, IATSE
NABET 700-M UNIFOR
"Dans le contexte actuel d'évolution rapide, on ne saurait trop insister sur l'importance des pratiques responsables de l'industrie et de la collaboration entre Téléfilm, les syndicats et les guildes. Ce n'est que grâce à ces efforts collectifs que nous pourrons assurer la résilience et le succès à long terme de l'industrie canadienne du cinéma, en soutenant non seulement sa croissance, mais aussi les travailleurs qui constituent l'épine dorsale de ce secteur vital.
-Ryan Pogue, président de Nabet 700-M UNIFOR
Writers Guild of Canada (WGC) (Guilde des écrivains du Canada)
"La coalition de syndicats et de guildes au sein de FAIR défend les mêmes valeurs : une rémunération équitable, des normes de travail minimales et la protection du lieu de travail. Téléfilm joue un rôle clé en veillant à ce que l'industrie cinématographique canadienne reste une option viable pour les scénaristes et les autres travailleurs de ce pays.
-Victoria Shen, directrice exécutive de la Writers Guild of Canad
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Médias
ARRQ - Véroushka Eugène, responsable de la communication et des événements, veroushka@arrq.quebec
DGC- Ian Gillespie - Directeur de la communication, igillespie@dgc.ca
IATSE - Krista Hurdon, représentante internationale, khurdon@iatse.net
SARTEC - Isabelle Desmarais, conseillère en communication, 514.602.0977, Idesmarais@sartec.qc.ca
WGC- Lisa Blanchette, Communications, 437-871-3367, l.blanchette@wgc.ca